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Syl Johnson

  • Writer: The Place To Dig
    The Place To Dig
  • Feb 16, 2022
  • 3 min read

Syl Johnson nous a quitté le 6 février 2022. Petit retour sur cet artiste iconique, certainement l'un des plus samplés de l'histoire de la musique soul...



"J'ai gagné mon argent sur le dos de personnes malhonnêtes dans ce milieu, j'ai gagné mon argent sur le dos de voleurs", déclare le seul et unique Syl Johnson. "Mais pour qu'ils volent, il fallait que je fasse de la bonne musique. Alors je me félicite d'avoir fait de la musique si bonne qu'un enfoiré a voulu la voler." Il est vrai que les bootleggers ont allègrement volé sa musique, que les rockeurs psychédéliques ont été "inspirés" et que plus d'un artiste hip-hop a "emprunté" au catalogue du crooner né dans le cœur du Mississippi, forgé dans les hauts lieux de la musique urbaine que sont Chicago et Memphis, et mixé par les DJ du monde entier. Le simple fait que l'on puisse associer les artistes Syl Johnson, Willie Dixon, Junior Wells, Jefferson Airplane, Donny Hathaway, Minnie Riperton, Al Green, Public Enemy, Cypress Hill, le Wu-Tang Clan et Kid Rock dans la même phrase en dit long sur son influence. Pourtant, nombreux sont ceux qui ne le connaissent pas. Si tant est qu'ils le connaissent, il ne demeure qu'un artiste à un (ou trois) succès.


Né Sylvester Thompson le 1er juillet 1936, près de Lamar, dans le Mississippi, dans une grande famille de musiciens, le jeune Syl est tombé très tôt amoureux du blues et a fini par devenir un guitariste, un harmoniciste, un chanteur, un chef d'orchestre, un auteur-compositeur, un arrangeur, un producteur et un talent scout compétent et à l'aise. Ce n'est autre qu'une erreur d'impression qui a changé à jamais son nom de famille de Thompson à Johnson. Il vous dira qu'il n'était probablement pas le meilleur des meilleurs, mais qu'il était sacrément bon. Il aurait pu, il aurait dû être une star.


"J'ai appris à chanter en écoutant les oiseaux", dit Johnson, sa voix suave sonnant toujours comme elle le fait sur les dix-sept albums qu'il a sortis. "J'ai grandi entouré de champs et de bois, de fourrés et d'herbe. Et il faisait chaud ! Mais la chaleur ne voulait rien dire, parce que j'étais un vrai soul brother." Et à quatorze ans, il a emmené cette soul avec son frère aîné Mack à Chicago, où des concerts en tant que sideman de blues se sont transformés en un contrat d'enregistrement avec Federal Records, la maison des Platters, des Midnighters et d'un certain James Brown. Un début de succès a suivi tout au long des années 60, mais pas assez si bien qu'il a du se mettre à conduire un camion UPS afin de subvenir aux besoins de sa famille grandissante.



Tout cela change en 1967 lorsqu'il obtient ses premiers vrais succès avec les hits "Come On Sock It to Me" et "Different Strokes" au sein de la jeune maison de disques Twilight, qui deviendra Twinight. Peu après, il se retrouve dans l'antre désormais légendaire des Royal Studios de Willie Mitchell, où il dirige la Hi Rhythm Section et les Memphis Horns pour un autre futur succès, "Dresses Too Short". Pour des raisons qui semblent encore un peu alambiquées, Johnson a tardé à accepter l'offre de Mitchell de monter à bord de l'express Hi, offre qui a été rapidement saisie par un chanteur du nom d'Albert Greene (Al Green). Et bien que Syl Johnson ait eu un autre succès avec "Is It Because I'm Black" et qu'il ait rejoint Hi Records en 1971, il n'a jamais pu se défaire du sentiment que le destin d'Al Green aurait dû être le sien.


À l'âge de soixante-quatorze ans, Syl Johnson reçoit peut-être enfin l'hommage qui lui est dû avec la sortie d'un imposant coffret de quatre CD/six LP "Complete Mythology" par le Numero Group de Chicago. Après des années de travail, cette anthologie minutieuse jette une lumière vive et annotée sur les pépites de Johnson, pour la plupart négligées, enregistrées entre 1959 et 1977 chez divers labels indépendants, bien qu'elle fasse l'impasse sur les trois albums du chanteur dans les années 70 chez Hi Records. Il s'agit d'un voyage visuel et sonore à travers l'évolution du blues vers le rhythm and blues, de la soul vers le funk.


Bien qu'il ait renoncé à l'alcool et aux cigarettes. "Je fume un peu d'herbe de temps en temps, vous savez", dit-il "mais je ne bois pas de whisky, parce que l'alcool fort vous met hors de vous-même, surtout quand vous devenez vieux". Aucune cause de décès n'a été annoncée. Sa famille a dit de lui : "Il a vécu sa vie comme un chanteur, un musicien et un entrepreneur qui aimait la musique noire... Un combattant fougueux et féroce, qui s'est toujours battu pour la justice en ce qui concerne sa musique et son son, il manquera vraiment à tous ceux qui ont croisé son chemin. "








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